On the road again ! Quatorzième participation aux Vendredis du Vin, et ce mois-ci, nous reprenons la route en direction du Roussillon pour la 66ème édition de ce rendez-vous vinique incontournable de la toile. Au programme : les Pyrénées Orientales. Car sur cette terre catalane dédiée à l'ovalie, la vigne colonise aussi, bien des espaces, pour le plus grand plaisir de nos papilles. Ainsi, sous la présidence d'Iris Rutz-Rudel, vigneronne languedocienne, rendons visite à ces voisins sévissant des contreforts pyrénéens à la Grande Bleue.
Ces derniers temps les P-O ont été une des terres nourricières privilégiée de ce blog : des vins des frères Danjou, aux Banyuls et Collioure de la Tour Vieille, en passant par l'envoutant Al Tragou du regretté Bernard Sapéras, ces jus régionaux ont toujours occupé une place particulière pour moi. Trop méconnus, ils sont souvent synonymes de vins lourds, ayant un peu trop profité du soleil, au détriment d'une fraîcheur salvatrice pour bon nombre d'esthètes pinardiers. Et pourtant...
Comment ne pas envisager que les terroirs surplombant ce dédale de vallées sillonnant vers la mer ne puissent pas satisfaire les palais en quête d'acidité mordante ou de rafraichissement estival ? Ainsi, je vous amène aujourd'hui sur les hauteurs de Calce, à la découverte d'un de ces terrains de jeu d'exception, pour vigneron philanthrope, délaissant les fantasmes de vignes pissant leur jus comme une averse sans fin, pour la rigueur chaotique et majestueuse de l'exception.
Longeant la départementale reliant la vallée de la Têt à celle de l'Agly, le Clos de l'Olby (3,5 ha) culmine à 250 mètres d'altitude. Balayé par la Tramontane les trois quarts de l'année, carignans, grenaches et maccabeu comptent les cailloux de ces coteaux majoritairement exposés au nord. Un magnifique terroir de schistes, loin des vignobles de plaine, ne permettant d'atteindre que rarement les 15 hl/ha. De l'autre côté de la route, ce sont les mourvèdres qui s'expriment sur les sols sensiblement plus riches du Clos du Mas (1,5 ha), des sols argilo-calcaires malmenant ce qui deviendra la colonne vertébrale des rouges du domaine.
Mais au fait, chez qui sommes nous ? Nous sommes chez Wilfried Valat, discret vigneron du Roussillon, biochimiste et œnologue de formation, ayant fait ses armes chez quelques grands noms bourguignons (Méo-Camuzet, Joblot...) et maintenant au service de nos papilles, sur les terres hostiles mais vénérables du col de la Done.
Vous comprendrez aisément que l'on est bien loin des autoroutes de bitume de la mythique Route 66, mais dans cette version chemin de traverse de ce road trip vigneron, le dessein liquide en vu étant au moins aussi palpitant que les premières lumières californiennes de la Cité des Anges apparaissant dans la visière d'un chicagoan touchant au but de son périple, continuons notre virée et goûtons enfin à ces singuliers jus catalans.
Et dans la bouteille, un assemblage de carignans et mourvèdre, vendanges manuelles et transport en petites cagettes pour s'assurer de rentrer au chai, des grappes en parfait état. Une partie des carignans est travaillée en macération carbonique puis élevée une année en cuve inox, l'autre partie (les carignans exposés nord) ajoutée au mourvèdre, en macération traditionnelle sous bois, avant un élevage en barriques de 2 à 3 trois vins.
Une fois assemblés, une bombe de fruit et de fraicheur s'installe au creux du verre. Ce 2011 propose toute la palette d'un très beau carignan, un nez entre baies noires, épices, cuir et fumée évoque déjà la souplesse vocale d'un Robert Plant, complémentaire du jeu parfois sauvage d'un Jimmy Page en transe. La bouche est au diapason, conjuguant à merveille le côté suave de la carbo, à cette colonne vertébrale indomptée, portée par la fraicheur mentholée et réglissée d'un carignan d'exception et la fougue animale d'un mourvèdre justement dosé. Le vin reste jeune, mais déjà extrêmement profitable dans l'instant.
David Farge "ABISTODENAS"
À l'occasion de ces VDV, c'est sur un des deux rouges de la gamme que nous nous attarderons. Kashmir, 6000 bouteilles éponymes d'un des monuments de la musique, un trésor caché en face B du mythique Physical Graffiti de Led Zeppelin.
Et dans la bouteille, un assemblage de carignans et mourvèdre, vendanges manuelles et transport en petites cagettes pour s'assurer de rentrer au chai, des grappes en parfait état. Une partie des carignans est travaillée en macération carbonique puis élevée une année en cuve inox, l'autre partie (les carignans exposés nord) ajoutée au mourvèdre, en macération traditionnelle sous bois, avant un élevage en barriques de 2 à 3 trois vins.
Une fois assemblés, une bombe de fruit et de fraicheur s'installe au creux du verre. Ce 2011 propose toute la palette d'un très beau carignan, un nez entre baies noires, épices, cuir et fumée évoque déjà la souplesse vocale d'un Robert Plant, complémentaire du jeu parfois sauvage d'un Jimmy Page en transe. La bouche est au diapason, conjuguant à merveille le côté suave de la carbo, à cette colonne vertébrale indomptée, portée par la fraicheur mentholée et réglissée d'un carignan d'exception et la fougue animale d'un mourvèdre justement dosé. Le vin reste jeune, mais déjà extrêmement profitable dans l'instant.
Et si les monstres du rock ne se bonifient pas toujours avec l'âge, se brûlant les ailes avec talent dans leur prime jeunesse, je pense que le sort réservé à ces quelques bouteilles encavées ne laisse plus aucun doute à ce jour. Le plaisir dans l'immédiat ! Car la fougue de la jeunesse permet de ces voyages inattendus, faits de jus de plaisirs, traçant leur route au son des guitares, pleins d'utopie et de certitudes que le temps ne servira qu'à entériner. Profitons donc de ce Kashmir et surtout, continuons d'explorer cette Route 66 qui n'a pas fini de nous surprendre...
David Farge "ABISTODENAS"
Joli choix ! Et bien inspiré...
RépondreSupprimerMerci Michel, un domaine que je suis depuis bientôt 3 ans. Et vraiment, à chaque fois un régal...
SupprimerBel article David, on voit que tu portes un intérêt certain à la région, au vigneron et à ses produits .. belle journée à toi
Supprimer