Un peu de tri !

mardi 29 mars 2016

Imre Kalò, le roi sans couronne.

"Le vin c'est avant tout des histoires..."

Celle que je vais tenter de vous raconter ici est tout simplement extraordinaire. Elle porte en elle tout ce que la passion et le talent des hommes peut engendrer de meilleur quand on aime à partager quelques verres.

Une aventure qui commence comme souvent par une rencontre. De part chez nous, dans les collines d'un lauragais doré par les blés et les tournesols, où la vigne n'est qu'un mythe que l'on ne rencontre qu'à l'ombre d'un tire-bouchon, j'ai eu le plaisir de rencontrer quelques illuminés de la boutanche. Des amoureux du bon vin, parmi lesquels, Philippe et Attila, deux copains de goulot, qui, il y a maintenant presque deux ans, ont fait leurs valises pour rejoindre durant quelques jours, cet autre pays du vin qu'est la Hongrie. 
Un périple semblable à tout autre, sauf que...

Sauf que certaines rencontres subliment parfois les vertus déjà fort agréables du bon vin. Et quand on a l'occasion de goûter à ces histoires, plus que de vin, c'est véritablement de culture et de passion dont on s'imprègne à chaque gorgée.

Depuis chez nous, le vin hongrois se résume le plus souvent au Tokaj, vin plus ou moins liquoreux dont le procédé de fabrication mériterait bien plus que quelques lignes hasardeuses placées au détour d'un tout autre récit. 
Non, celui dont je suis venu vous parler n'a rien à voir avec l'image doucereuse et aguicheuse de ces jus dont les becs sucrés raffolent.

Garde forestier, Imre Kalò est une icône en son pays. Il n'est pas un vigneron, ni un œnologue, ni un de ces jeunes punks à chien repentis, parti faire du vin dans sa campagne natale. Non, Imre Kalò est un atypique et talentueux faiseur de vin. Élu récemment "Vigneron des vignerons" par ses pairs, il reste pourtant à la porte de l'administration locale qui lui interdit la vente de ses bouteilles ou tout autre reconnaissance en tant que viticulteur. Mais le savoir-faire n'a heureusement que faire de ce genre de paradoxe, surtout que les particularités liant notre homme à la viticulture sont loin de s'arrêter à la porte d'une quelconque autorité un peu trop zélée.

En effet, le talent n'est jamais suffisant sans un coup de pouce de la nature. Ainsi, Imre Kalò profite aussi d'un terroir exceptionnel sur les sols complexes de la région d'Eger. Un terroir qui de part sa variété n'a, d'après lui, pas d'égal à travers le monde. Une identité si particulière qu'elle intrigue jusqu'à la communauté scientifique venue découvrir sur ses sols pas moins de huit variétés de botrytis jamais encore répertoriées.
Imre Kalò travaille au naturel. S'appuyant sur le savoir-faire millénaire d'un pays ancré dans la viticulture, il fait de cet empirisme salvateur sa vérité. Une vérité dont la nature est le chaînon principal, elle en qui il voue une confiance sans limite et dont il s'impose une écoute de tous les instants. Ici, tous les travaux sont manuels, le cheval file un coup de main et au rayon pharmacie, on préfère prévenir que guérir. Ainsi, une unique décoction vient encourager la vigne à garder le cap : une mixture alliant l'huile de colza, la chaux et le cuivre. Ce minimalisme ne cache pourtant aucune naïveté, ni aucun ésotérisme de pacotille.  

"Si la vigne est attaquée, elle doit se défendre seule… ou mourir. Et si la récolte est détruite, ce n'est pas bien grave : j'ai assez de vin en cave..." - Imre Kalò

Tradition hongroise oblige, les maturités sont souvent poussées et on ne craint pas l'alcool, la richesse ou le sucre. Ce qui n'empêche en rien notre maître des lieux de toujours viser le juste équilibre dans ses vins. Une production dont l'étendue de la palette ferait tomber à la renverse n'importe quel peintre en quête de couleurs. Avec environ deux cents vins différents en élevage, on touche ici à l'irrationnel. D'ailleurs, la première fois que Philippe me raconta cette histoire, je l'écoutais parler comme un gosse. Comme absorbé par le flot de ces contes qui nourrissent le coucher, j'avais l'impression de me noyer dans un bonheur imaginaire qu'il me faudrait un jour absolument rejoindre. Rien que pour voir. Pour vous en dire un peu plus sur le personnage, le plus simple est de vous livrer tel quel, quelques lignes de cet incroyable récit...
Extrait du reportage initial de Philippe Ricard
Bref, comment me suis-je retrouvé avec ces quelques bouteilles au fond de ma cave ? Une première rencontre avait déjà eu lieu l'an dernier, où j'avais eu l'occasion de goûter à un très agréable Leányka 2007 aux allures de chenin légèrement muscaté d'une rare pureté. Mais pour la suite, j'ai simplement accepté de croire à cette histoire et dit oui quand il le fallait. Au final, une des nombreuses cuvées du domaine a rejoint les clayettes curieuses de mon stock de fables liquides, tout comme un rouge hongrois de très belle facture, la curiosité n'étant rarement un défaut quand il s'agit de dégainer le tire-bouchon.
Deux vins blancs de Kalò qui comme les autres auront suivi le même parcours à la cave : égrappage manuel, pas de foulage, macération en cuve ouverte de tuf émaillé ou demi foudres tronçonnés (les blancs sont logés à la même enseigne que les rouges, avec des macérations allant jusqu'à 2 mois). Ensuite, le chapeau est remué grossièrement, un sulfitage minime est effectué par vaporisation, quant à la récupération des jus, elle se fait par gravité sans pressurage aucun. Les fermentations s'étalent sur plusieurs années et les assemblages se font ou non selon les envies du vigneron. "Ne toucher à rien", un maître mot qui ira jusqu'à la mise en bouteille, effectuée qu'une fois le vin ayant atteint une subjective perfection laissée à l’appréciation d'Imre Kalò.

Il va sans dire qu'une telle rencontre ne doit pas laisser indifférent. À en juger par le degré de fascination qui fut le notre durant les longues minutes de discussion et d'écoute à ce sujet, je ne pense pas être le seul dont le souhait, aujourd'hui, serait de pouvoir vivre un tel périple. 

"L’intérêt n’est pas que dans le vin, mais aussi dans le moment, dans les hommes." - Imre Kalò

En attendant, il me reste le vin, partie immergée de cet édifice à la complexité sans limites apparentes. En premier lieu un 100% Leányka sur le millésime 2009. Un vin sur lequel n'apparait pas le nom d'Imre Kalò, simplement le nom du propriétaire des vignes, le roi sans couronne se fait discret mais n'a que faire d'une quelconque reconnaissance, il préfère de loin la discrétion de sa cave dans laquelle il reçoit presque tous les jours...

"De nos jours, la qualité des hommes se jauge à leur flottaison dans l'eau : ceux qui flottent au sommet de la société sont les gens creux et insipides, ceux qui coulent sont ceux qui ont la plus grande densité." - Imre Kalò

Dans le verre, s'épanouit un vin riche, aux allures d'orangeade. Le leányka, cépage local, est ici botrytisé avant de subir une longue macération pelliculaire. Une structure qui permettra de dompter une matière dense et exubérante. Ici l'abricot danse avec les épices, l'orange amère se badigeonne de miel dans une cacophonie aromatique finalement extrêmement précise. Je n'avais pas connu une telle impression de volume et de liberté depuis le débridage de ma mobylette, c'est dire ! Les fromages les plus impertinents y trouveront leur compte, une cuisine épicée aussi, mais un poulet rôti et quelques frites sublimeront la chose, à coup sûr.

Côté rouge, la découverte prit l'apparence d'un kekfrankos 2006. Un cépage endémique aux allures de cabernet ligérien. Son élevage long aura permis de dessiner un vin suave, tout en finesse et dont l'équilibre est exemplaire. Un peu compliqué à l'ouverture, le vin d'une exceptionnelle tenue à l'air libre oscille entre cerise, foin, notes torréfiées, champignons, résine et épices. Moins exubérant que son compagnon de route, ce vin fut néanmoins remarquable affichant sans sourciller une folle jeunesse en regard de la décennie qui l'a vu s'épanouir. 

Au-delà des vins d'Imre Kalò c'est avant tout cette histoire qui fait le charme de chacun de ces verres dégustés. Mais malgré tout, au delà d'un contexte forcément enjôleur, ce sont de vrais grands vins qui furent bus à chaque fois. Une magie rare...  

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Voilà, après cette immersion par procuration assez extraordinaire, il ne me reste à présent que ces quelques bouteilles pour symboliser la réussite de cette folle entreprise portée à bout de bras, contre vents et marées, par cette figure sans égal qu'est Imre Kalò. Et en attendant pourquoi pas de pouvoir un jour pousser la porte de sa cave, je continuerai à me délecter tant que possible de cette découverte que je dois à mes deux compères du coin. Merci les gars, si vous en avez d'autres des comme ça, c'est quand vous voulez !

vendredi 18 mars 2016

Du rouge et du blanc avant les bleus...

Je dois bien l'avouer, il est actuellement difficile pour moi de reprendre du service derrière mon clavier... Je ne me m'en plains pas, mais je ne peux nier le fait que cela me manque un chouïa quand même. Malgré tout, je me devais de sortir de cette léthargie numérique dont les courtes nuits, les couches et autres biberons sont la principale cause, car demain s'annonce comme une belle journée au rayon pinard de vos agendas.
En effet, même si dans un coin de vos têtes, le 19 mars est synonyme d'une inquiétude légitime à l'heure d'affronter des anglais plus préoccupés par le beau jeu que par le tire-bouchon, je pense avoir de quoi sauver, du moins partiellement, votre journée. Car si le XV de la rose risque fortement d'obscurcir votre soirée de demain, sachez que la journée aura tout de même quelques arguments à faire valoir.
Pour cela il faudra délocaliser un peu son popotin, délaisser le pré vert et les demis bien frais pour rendre visite à son caviste quartier, bien décidé à jouer les premières lignes. En ce samedi, veille de printemps, l'Association des Cavistes Alternatifs a en effet décidé d'ouvrir ses portes, aux quatre coins de France, de Belgique (et même en Allemagne ou en Suisse cf. carte ci-dessous), pour promouvoir le bon vin et le travail de ceux qui le font.



Ainsi, vous pourrez retrouver chez la plupart des professionnels sévissant au sein de cette association : des vignerons, quelques boutanches et quelques verres qui n'attendent plus que vous pour trinquer, discuter, échanger... Bref, passer un bon moment, avant certainement, d'aller brouter la pelouse du côté de la capitale.  

Alors, comme il y a sûrement une adresse pas loin de chez vous, et afin de vous prémunir contre une éventuelle gueule de bois rugbystique, mieux vaut anticiper quelque peu les choses en allant rendre visite à votre caviste local, qui saura, lui, mieux que personne, ce qui pourra vous rendre heureux à l'heure du coup de sifflet final...
Le programme :
Chez Nicolas «  Azurvio  »
111 Route de Tiragon – 06370 Mouans-Sartoux
Vignerons : Domaine du Jas d’Esclans – Château Vaucouleurs

Chez Philippe «  Vino Forum  »
12 rue des Catalans – 13007 Marseille
Vignerons : Chateau Bas – Domaine Rapatel – Clos Signadore – Olivier B

Chez Jean-Charles «  Couleurs Vin  »
Rue de la gare (Face Leclerc) – 14370 Argences
Vignerons : Domaine Arletaz – Château la Courtiade Peyvergès

Chez Stéphane «  Les Millésimes  »
4 rue de l’Eglise – 33200 Bordeaux
Vignerons : Domaine Bouissel – Domaine des Carmels

Chez Jean-François «  L’Ambassade des Vignerons  »
Allée de l’Europe – 34990 Juvignac
Vignerons : Domaine Fons Sanatis (dégustation le vendredi 18 mars 2016)

Chez Christophe et Isabelle «  Un Midi dans les Vignes  »
115 rue de paris – 35000 Rennes
Vignerons : Domaine Leconte de Floris – Domaine Complemen’terre – Ludovic Chanson – Eleana Pantealoni

Chez Guy «  La tonnelle à vins  »
27 Boulevard de Verdun – 35000 Rennes.
Vignerons : Mas D’Agalis – Julien Peyras – Domaine de Cressance – Yannick Pelletier – Domaine Mélaric

Chez Philippe «  L’Oenophil  »
34 rue Nationale – 37250 Sorigny
Vignerons : Domaine les Conques – Domaine du père Benoit

Chez Guillaume «  A Cantina  »
6 rue Charles croizé – 35740 Pacé
Vignerons : Domaine Veilloux – Clos du serre – Vallat d'Ezort- Philippe Badéa

Chez Pascal «  L’Andecave  »
35 rue Hanneloup – 49100 Angers
Vignerons : Bertrand Galbrun (dégustation le vendredi 18 mars 2016)

Chez Julien «  Carnet de vins  »
10 BD maréchal Joffre – 56100 Lorient
Vignerons : Les vins contés – A la votre – Le raisin à plume (dégustation le vendredi 18 mars 2016)

Chez François «  La société des vins d’auteurs  »
50 rue du Gal de Gaulle – 57050 Plappeville
Vignerons : Domaine Fuori mondo

Chez Isabelle et Patrick «  La tour du grand Bruille  »
4 Rue du Grand Bruille – 59300 Valenciennes
Vignerons : Philippe Delmée – Hubert et Heidi Hausherr

Chez Benoit «  Oenosphère  »
33 rue de Zurich 67000 Strasbourg
Vignerons : Domaine Kumpf & Meyer – Domaine Clément Lissner – Domaine Rémi Leroy

Chez Nicolas «  Les Couleurs du Vin  »
47 cours Richard Vitton – 69003 Lyon
Vignerons : Domaine du Verdouble – Domaine de la Combe aux Rêves

Chez Arnaud et Victor «  La Nature du Vin  »
3 rte des Vignes – 74160 St Julien en Genevois
Vignerons : Domaine Renardat-Fâche – Domaine La Madura – Domaine Causse Marines

Chez Martin «  le Nez en l’air»
74340 Samoens
Vignerons : Les orchis – Château de Merande – Nicolas Ferrand

Chez Hervé «  L’Etiquette  »
10 Rue Jean du Bellay – 75004 Paris
Vignerons : Domaine Rapatel

Chez Nadine «  Au nouveau nez  »
104 rue Saint Maur – 75011 Paris
Vignerons : Domaine Coquelicot – Romain Pion – Le clocher Saint Anne

Chez Pierre «  Les caves de Reuilly  »
11 boulevard de Reuilly – 75012 Paris
Vignerons : Domaine de la Ferme Saint martin – Domaine Inebriati

Chez Olivier «  La Treille d’Or  »
21 rue de la Tombe Issoire – 75014 Paris
Vignerons : Champagne Lelarge-Pugeot – domaine de la Roche Bleue

Chez Camille «  La cave de Lourmel  »
4 rue de Lourmel – 75015 Paris
Vignerons : Noella Morantin

Chez Laurent «  Vins2coeur  »
2 rue Bastien Lepage – 75016 Paris
Vignerons : Domaine Alexandre Bain – Sarnin-Berrux – Domaine Lesuffleur

Chez Philippe «  Le Lieu du Vin  »
3 avenue Gambetta – 75020 Paris
Vignerons : Matteo et Lucia Ceracchi – Ettore Scarlino

Chez Bertrand «  L’Accord Parfait  »
24 Avenue Georges Sabo 81500 Lavaur
Vignerons : Domaine de Brin

Chez Joffrey «  La Part des Anges  »
88 rue Charles de Gaulle – 91440 Bures sur Yvette
Vignerons : Domaine des Pothiers – Chateau Beauséjour

Chez Paco «  Cave d’Ivry  »
40 Rue Marat – 94200 Ivry-sur-Seine
Vignerons : Chateau La Haie-Blaye – domaine Verder-Logel- Michel Havard

Chez Laurent «  L’Odyssée des Arômes  »
Rue Constant Wauters 2 – 1390 Grez-Doiceau – Belgique
Vignerons : Le sot de l’Ange

Chez Sandrine et Laurent «  Vins Lacroix  »
Rue Arnold Lecrenier 21 – 4470 Saint-georges-sur-meuse – Belgique
Vignerons : Côtes de la Molière – Az. Agr. Colletti

Et sur Internet...

Patrice, Guillaume et Thomas – petitescaves.com – Domaine Hervé Souhaut
Anthony – Adoptezunvin.com – Domaine Agarrus et Domaine Jane & Sylvain
Michel – vinodis.com – Az. Agr. Luretta
Laurent et Jérôme – amicalementvin.com – Spéciale 1er millésime – Frédéric Agneray – Domaine Vignereuse – Michel Autran
 
 
 

mercredi 2 mars 2016

CINSAULT(veur) #17 : Un Siècle de Cinsault.

Un siècle de Cinsault, quoi de mieux pour reprendre le clavier et venir à nouveau se lover dans le confort moelleux de quelques verres vous mettant du fard aux joues... Oh, malgré ces quelques semaines d'écriture en dilettante, n'allez pas croire que j'ai chaumé ! Je vous rassure, rien de tel que la naissance d'un enfant pour user son tire-bouchon.

Mais à tout seigneur tout honneur, car il est maintenant temps de renouer avec le cinsault, cépage fétiche que je cultive avec passion en mon fort intérieur. Cinsault subtil à l'accent chantant, gaudriole croquante ou parfois plus opulente, notre pinot sudiste recèle bien des facettes, donnant le plus souvent des vins susceptibles de charmer bien plus que quelques curieux de l'ampélographie locale.
Alors, pour ce seizième opus, rendons nous au pays du carignan, dans le nord-ouest montpelliérain, plus précisément du côté de Montpeyroux. Au Domaine d'Aupilhac, Sylvain Fadat mène une exploitation familiale où tous les cépages du Languedoc peuvent s'exprimer dans des registres très différents. De la mythique cuvée de carignan qui m'a fait découvrir le domaine, à ces Cocalières dont l'altitude sied particulièrement aux grenache, syrah et autre mourvèdre, c'est un domaine au classicisme enchanteur qui mérite que l'on s'y attarde avec la soif que nécessite ce genre d'immersion.
Pour le cinsault du domaine, c'est une histoire un peu différente. Il s'agit d'un vin né d'une amitié entre Alain Robert, le propriétaire de la parcelle, et Sylvain Fadat qui a pris en charge ces quelques raisins pour en faire une cuvée à l'identité propre. Plantée en 1900, cette vigne centenaire située au lieu dit Les Servières, à quelques kilomètres de Montpeyroux, voit ses raisins vendangés manuellement avant d'être travaillés au domaine.

Après 20 jours de macération et un élevage de 9 mois en foudres, le résultat tend plus vers le vin de gastronomie que vers le petit canon de cinsault typique que l'on se siffle sur un coin de table. Ce 2013, goûté il y a quelques jours, s'est en tout cas montré bien plus structuré que nombre de ses compatriotes régionaux plutôt taillés pour le saucisson de plein vent que pour la daube au coin du feu.
Derrière une robe sombre se dévoile ainsi un nez légèrement fumé, un poil alcooleux, dont les fruits rouges, un peu de réglisse, de cuir et de cacao finissent de me conforter sur la présence de ce steak chantant à tue tête au creux de ma poêle. En bouche, des tanins assez fins mais un brin assèchants durcisse un peu un jus dont l'air affine tout de même les contours. Le cinsault n'est pas toujours synonyme de petit fanfaron de godet voulant se la jouer primeur de comptoir... Preuve en est avec cette bouteille dont quelques années de cave permettront sûrement d'arrondir une structure encore un peu anguleuse. 

Toujours est-il que le cinsault n'a pas fini de faire parler de lui, et ce nouvel exemple en appelle déjà d'autres. En attendant, vous pouvez suivre l'ensemble de ce parcours initiatique sur la carte ci-dessous, à la vôtre !

 

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CINSAULT(veur) à la carte...

Carte des cuvées de cinsault dégustées sur le blog :