Un siècle de Cinsault,
quoi de mieux pour reprendre le clavier et venir à nouveau se lover
dans le confort moelleux de quelques verres vous mettant du fard aux
joues... Oh, malgré ces quelques semaines d'écriture en dilettante,
n'allez pas croire que j'ai chaumé ! Je vous rassure, rien de tel que la naissance d'un enfant pour user son tire-bouchon.
Mais à tout seigneur tout honneur, car il est maintenant temps de renouer avec le cinsault,
cépage fétiche que je cultive avec passion en mon fort intérieur.
Cinsault subtil à l'accent chantant, gaudriole croquante ou parfois plus
opulente, notre pinot sudiste recèle bien des facettes, donnant le plus souvent des vins susceptibles de
charmer bien plus que quelques curieux de l'ampélographie locale.
Alors,
pour ce seizième opus, rendons nous au pays du carignan, dans le
nord-ouest montpelliérain, plus précisément du côté de Montpeyroux. Au Domaine d'Aupilhac,
Sylvain Fadat mène une exploitation familiale où tous les cépages du
Languedoc peuvent s'exprimer dans des registres très différents. De la
mythique cuvée de carignan qui m'a fait découvrir le domaine, à ces
Cocalières dont l'altitude sied particulièrement aux grenache, syrah et
autre mourvèdre, c'est un domaine au classicisme enchanteur qui mérite
que l'on s'y attarde avec la soif que nécessite ce genre d'immersion.
Pour
le cinsault du domaine, c'est une histoire un peu différente. Il s'agit
d'un vin né d'une amitié entre Alain Robert, le propriétaire de la
parcelle, et Sylvain Fadat qui a pris en charge ces quelques raisins
pour en faire une cuvée à l'identité propre. Plantée en 1900, cette
vigne centenaire située au lieu dit Les Servières, à quelques
kilomètres de Montpeyroux, voit ses raisins vendangés manuellement avant
d'être travaillés au domaine.
Après 20 jours de macération et un élevage de 9 mois en foudres, le résultat tend plus vers le vin de gastronomie que vers le petit canon de cinsault typique que l'on se siffle sur un coin de table. Ce 2013, goûté il y a quelques jours, s'est en tout cas montré bien plus structuré que nombre de ses compatriotes régionaux plutôt taillés pour le saucisson de plein vent que pour la daube au coin du feu.
Après 20 jours de macération et un élevage de 9 mois en foudres, le résultat tend plus vers le vin de gastronomie que vers le petit canon de cinsault typique que l'on se siffle sur un coin de table. Ce 2013, goûté il y a quelques jours, s'est en tout cas montré bien plus structuré que nombre de ses compatriotes régionaux plutôt taillés pour le saucisson de plein vent que pour la daube au coin du feu.
Derrière
une robe sombre se dévoile ainsi un nez légèrement fumé, un poil
alcooleux, dont les fruits rouges, un peu de réglisse, de cuir et de
cacao finissent de me conforter sur la présence de ce steak chantant à
tue tête au creux de ma poêle. En bouche, des tanins assez fins mais un
brin assèchants durcisse un peu un jus dont l'air affine tout de même
les contours. Le cinsault n'est pas toujours synonyme de petit fanfaron
de godet voulant se la jouer primeur de comptoir... Preuve en est avec
cette bouteille dont quelques années de cave permettront sûrement
d'arrondir une structure encore un peu anguleuse.
Toujours
est-il que le cinsault n'a pas fini de faire parler de lui, et ce
nouvel exemple en appelle déjà d'autres. En attendant, vous pouvez
suivre l'ensemble de ce parcours initiatique sur la carte ci-dessous, à
la vôtre !
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CINSAULT(veur) à la carte...
Carte des cuvées de cinsault dégustées sur le blog :
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