Bon sang mais c'est bien sûr ! Comment ne pas y avoir pensé avant ?! C'est pourtant logique : comme un et un font deux, comme un maquereau au vin blanc ou un poulet aux morilles. Les gens aiment le vin, les gens aiment le chocolat, les gens adoreront le vin au chocolat. Oui, et moi j'aime le topinambour, j'adore la glace à la vanille, et pourtant...
Ainsi, ce vendredi soir j'étais convié à trémousser mon popotin dans les allées du Salon du Chocolat de Toulouse. Un vendredi soir de veille électorale, où les costards et les tailleurs aguicheurs brillaient autant que les ganaches en exposition. Passons rapidement sur le salon, pour en venir rapidement aux faits, à l'arme du crime de ce début de week-end, à ce colonel Moutarde et son chandelier en chocolat.
Parc des expos, 19h00. Une foule, un rien m'as-tu-vu, attend devant les grilles du salon. Le Tout-Toulouse n'a rien perdu de sa superbe. Endimanché, il déboule dans les allées tout de rose et de noir vêtues (tendance oblige) pour atterrir au beau milieu d'un hall où trônent quelques Citroën rutilantes. Aucun rapport avec la choucroute le chocolat, mais que voulez-vous, il fallait quelqu'un qui allonge un peu d'oseille... J'aurais bien aimé que ce mécénat vienne d'ailleurs, d'un type qui vend des saucissons et du bon pain par exemple, mais non, ce fut les bagnoles, dommage, j'avais un petit creux. Plus sérieusement, le salon s'est révélé un brin décevant, peu de chocolatiers artisans jusqu'au bout des doigts, des pointures absentes... et surtout, un peu comme à chaque fois me direz-vous, un absent : le vin.
Totalement absent ? Non. Mais dans l'ensemble, encore une fois, on s'interdit d'associer gastronomie et vin. Faudrait pas abuser des bonnes choses. Notons tout de même, qu'au détour d'un stand, le domaine du Dernier Bastion et ses gobelets en plastique, dispensait quelques gouttes de leur production aux curieux en quête d'ébriété gratuite, et puis, quelques mètres plus loin, il y eu cette rencontre.
VinoCacao®, la nouvelle drogue de l’aficionado nourri au Milka et au pinard de supermarché... Désolé, mais c'est l'impression que m'a laissé la découverte de cette gamme de produits. Et pourtant, que d'ambassadeurs prestigieux aux côtés de ce breuvage. Comme quoi, le sourire se monnaie encore bien au pays des étoiles...
Alors VinoCacao®, c'est quoi ? Et bien simplement du vin (rouge ou blanc) dans lequel aura fait trempette, un peu de chocolat noir. Un vin bordelais, exigence oblige... Il existe aussi une version liqueur cognac et chocolat, suffisamment douce, que même ces dames pourront en faire leur apéritif favori (dixit les commerciales en place derrière le stand).
Mais bon, à la dégustation qu'est-ce que ça donne, car l'essentiel est bien là, non ? Je saisi donc mon petit godet en plastique (sic), pour délicatement y plonger mes lèvres. J'y vais doucement car dans un premier temps, j'ai l'impression qu'un sapin de voiture, arôme chocolat, trempe dans une décoction alcooleuse, mais j'y vais. Bon, je ne vais pas vous en faire des caisses, c'est pas bon. J'aurais sincèrement souhaité vous dire que je n'aimais pas, mais véritablement ce n'est pas bon.
Derrière le voile chocolaté, se cache maladroitement un vin insipide, un de ces jus de machine, levuré, sans relief ni personnalité. Un peu de fard cacaoté et le sourire forcé de nos hôtesses n'y changeront rien, aussi bien en rouge qu'en blanc, on est plus dans le WTF que dans l'interrogation empreinte de curiosité supposée titiller le palais.
On peut louer l'initiative, l’excentricité du produit, mais on s'arrêtera là. Car au même titre qu'une danse, une plume dans le cul, autour d'un surgelé Findus, n'en changera pas le goût, ce ne seront pas les quelques encouragements d'un Mondogastro ayant des difficultés à boucler ses fins de mois qui me feront claquer un billet de vingt et la monnaie de mon fond de poche, pour 75 cl de VinoCacao®. Oui, vous avez bien lu, 22 euros pour une bouteille ! 59 euros pour la version bodybuildée au cognac... On n'a pas le cul sorti des ronces...
Mais ainsi va le marketing, plus c'est gros, plus c'est cher, plus ça marche... Ici, on ne parle pas de qualitatif, mais de positionnement social. Un produit marginal, cher, mêlant deux produits d'exception, peu importe le résultat, l'image fera le reste. Et rien d'étonnant, à ce que notre demande d'informations supplémentaires ("Vous auriez une plaquette explicative de vos produits ?") se solde par l'obtention d'un numéro de téléphone, celui du revendeur du secteur et d'une grille tarifaire. Business is business...
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