Il est parfois de bon ton de se rappeler que boire de bons petits canons ne nuit pas à la santé, bien au contraire. Face au déferlement d'étiquettes en tous genres que tout amateur de vin voit défiler ou se plait à fantasmer à longueur de temps, l'humilité de quelques bons jus permet parfois de prendre du bon temps sans pour autant devoir se creuser la tête à analyser le pourquoi du comment du prestige d'une noble collerette.
Bref, le cinsault a aussi cela pour lui, il sait se faire le modeste, tout en faisant preuve d'une rare empathie à votre égard.
Et le nouveau représentant dont je vais vous causer durant ces quelques lignes est de cette trempe là.
Bienvenue donc, dans les Corbières, sur le terroir de Boutenac plus précisément. Bienvenue au Domaine Ledogar (anciennement Domaine Grand Lauze). Bienvenue à Ferrals les Corbières, village dans lequel sévissent Xavier et Mathieu Ledogar, amoureux de la nature, bien décidés à faire vivre la vigne au travers de leurs vins, le plus naturellement possible. Ici, on bosse en bio, les vignes de grenache et carignan composant la plus grande partie du domaine sont ainsi choyées suivant le calendrier lunaire, à coups de tisanes et autres décoctions bénéfiques. Durant les périodes fraîches, les sols sont enherbés pour favoriser la présence d'un véritable écosystème. Puis, dès les premiers rayons de soleil brulants, les labours commencent, évitant ainsi une concurrence malvenue entre vignes et herbes gourmandes en eau. Bref, ça bosse bien, et en plus, pour avoir goûté le domaine, de salons en quilles tombées ici ou là sur le comptoir, ça se goûte bien.
Mais revenons à notre cinsault. Ici, c'est donc en rouge qu'il sera traité*. Une belle vigne taillée en gobelet, travaillée en biodynamie, sur des sols argilo-calcaires mêlés de galets roulés, qui donnera, après un brin de travail, cette cuvée Les Brunelles.
Pour préserver le fruit, pas d'élevage bois sur ces jus, le vin restant dans la plus pure expression de son terroir. Et une fois dans le verre, malgré l'austérité des premiers instants, c'est un beau jus que l'on se plait à boire. Un vrai vin, avec du corps, un grain fin et souple, promesse d'un instant gourmand à venir. Peu à peu, l'aromatique du cinsault se révèle : fruit noir, bois de rose et empreinte épicée, le vin se veut simple et efficace, ça tombe bien, c'est ce qu'on lui demande ! Une cuvée 2012 tirée à 4000 exemplaires, plus quelques magnums, dont on me dit qu'il ne reste plus grand chose... 2013, satisfera les gourmands, mais aussi les plus prompts à se bouger : 700 magnums, le bon format pour ce genre de biberonade.
Comme à chaque fois ou presque, j'aurais tendance à dire, que ce style de vins accessibles se boit souvent trop jeune. C'est le problème avec ce genre de pinard pas trop cher (autour d'une dizaine d'euros) : on se débouche ça un peu trop facilement, et c'est dommage, car le cinsault a tendance à s'affiner avec un peu de bouteille, devenant plus floral, élégant...
Il faudra alors replanter le tire-bouchon dans un nouveau flacon dans quelques années, ce qui je vous l'avoue ne sera pas forcément désagréable.
Ajoutez à cela une bonne dose de bonhomie à l'égard de collègues qui peuvent rencontrer des pépins et vous êtes certains, en plus, de boire les jus de gars franchement bien. En effet, suite aux problèmes liés à la grêle, ayant notamment touchée Frédéric Palacios, le Domaine Ledogar est aujourd'hui un maillon important du projet de cuvée solidaire déjà bien avancé ("La part de l'orage" sortira au printemps prochain), permettant au Mas de mon Père de faire face. Bravo à eux !
Ajoutez à cela une bonne dose de bonhomie à l'égard de collègues qui peuvent rencontrer des pépins et vous êtes certains, en plus, de boire les jus de gars franchement bien. En effet, suite aux problèmes liés à la grêle, ayant notamment touchée Frédéric Palacios, le Domaine Ledogar est aujourd'hui un maillon important du projet de cuvée solidaire déjà bien avancé ("La part de l'orage" sortira au printemps prochain), permettant au Mas de mon Père de faire face. Bravo à eux !
* Une bulle de cinsault a aussi été expérimentée. Une jus moins intéressant de l’aveu même de Xavier Ledogar, mais un vin au frisant désaltérant après quelques minutes d'ouverture, voire même un petit carafage.
_______________________________________________________________________
CINSAULT(veur) à la carte...
Carte des cuvées de cinsault dégustées sur le blog :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire