Un peu de tri !

dimanche 8 janvier 2017

CINSAULT(veur) #20 : Cette année ou jamais...

Une balade en terres gardoises avec le petit, sur le bord de la route, une odeur de réglisse s'échappe des cheminées Haribo de la sortie d'Uzès. Nous sortons du Musée du bonbon, sorte de mix entre une ode au sucre et à la gélatine et un rayon de supérette ayant décidé de tout miser sur les oursons à la guimauve. Pas vraiment indispensable, mais quand la moitié de ta belle famille s'y ait pété les reins pour casser sa croûte, tu traînes pas les pieds...

Bref, en sortant de cette antichambre du « Ouvre bien la bouche mon petit, on va soigner la vilaine carie... », je décidais de faire un crochet pour récupérer un canon ou deux pour le soir. Juste à côté de l'usine à bonbec, nous tombions alors sur La Cave d'Uzès, établissement dont la sélection plutôt sympathique nous a contraint à un stop un peu plus long que prévu.
Toujours en quête de quelques cinsaults, la discussion s'engagea alors avec Christophe, le tenancier de l'échoppe, et après épluchage en règle du rayonnage, me voilà reparti avec une quille de plus à épingler à mon tableau de chasse. Le truc, c'est que le soir venu, la bouteille fut délaissée pour une paire de copines tout aussi respectables... Quelques mois plus tard, heureusement, le tire-bouchon remédia à la chose.
Dans le verre donc, un pur cinsault aussi éphémère qu'exaltant. Installé à Rochefort-du-Gard, Nicolas Renaud, le vigneron, propose en effet une cuvée expérimentale* chaque année. Pour le millésime 2015, ce fut le cinsault qu'il décida de mettre à l'honneur. 

Un peu de gaz à l'ouverture, mais personnellement, ça, je m'en tape, puis on retrouve rapidement ce qui m'a amené à vénérer ce cépage : la vivacité d'un coup de cers hiveral, ce fruit frais rappelant les cueillettes de baies forestières, sans oublié ce côté floral que le soleil gardois semble le plus souvent vouloir museler quand on évoque l'ampélographie locale. Le vin est propre, fluide, sans délaisser une structure marquant la différence entre une tisane au coin du feu et un vin capable d'attaquer un onglet bien saignant. Et si on si attarde un peu, on déroulera aussi un petit rouleau de réglisse bien plus attrayant que le caoutchouc sucrayeux des voisins confiseurs. Bref, c'est très bon, ça pourrait attendre, mais c'est très bon, alors...
Tombé dans le métier après avoir goûté les jus addictifs d'Eric Pfifferling, Nicolas Renaud, cet ancien prof d'Histoire a ainsi décidé de réécrire la sienne. Après avoir fait ses armes dans la région, sa femme et lui, couvent aujourd'hui une grosse dizaine d'hectares en biodynamie. Des vins hautement recommandables donc, toujours frais et digestes, des vins faits pour être bus, même si en enchaînant les grosses lampées, on se dit qu'attendre quelques années permettrait de découvrir ce vigneron sur un versant tout aussi intéressant. 

Mais quand le plaisir est là, les regrets restent à la porte, alors, sans regret aucun, buvons au Clos des Grillons !
* Sur le même principe, Olivier Calix propose une "Cuvée sans titre" chaque année. En 2012, il s'agissait d'un cinsault.


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CINSAULT(veur) à la carte...

Carte des cuvées de cinsault dégustées sur le blog :


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