Un peu de tri !

samedi 1 novembre 2014

VDV #70 : LA GRIFFE (de la nuit)

Une fois n'est pas coutume, à l'occasion de ce 70ème épisode des vendredis du vin, je vais enfin vous parler de vin. Fini les tests à la con des rendez-vous précédents, cette fois-ci, nous allons partir à la découverte d'un sacré fucking wine. Oui, sous la présidence de Sebastian du blog Vin Parleur, nulle déviance ludique ou autre délire prépubère de la part de votre scribouillard pinardier. Ce mois-ci, sous l'empreinte anglo-saxonne d'Halloween, ce sera un vrai bon Hallowine à notre façon.

Partons donc, une fois n'est pas coutume, en terre rhodanienne, dans sa partie méditerranéenne, voir si quelques sortilèges de mécréants n'auraient pas eu raison des papilles alertes de maints buveurs sanguinaires. Car concocter des potions enchanteresses n'est aucunement une lubie sans fond au paradis du grenache ! Retrouvons nous donc autour du Palais des Papes pour saigner quelques grappes et découvrir le sang de la vigne sous les sombres hospices de cette fin octobre... 

Bienvenue au Domaine de Villeneuve, à Orange, sur la partie nord de l'appellation Châteauneuf du Pape. Ici, Stanislas Wallut dessine depuis une vingtaine d'années un visage personnel et assez singulier de l'appellation phare du Rhône sud. Finesse et élégance sont les moteurs de ce vigneron passé en bio et biodynamie dès 1998. Nous pourrions parler de sa grande cuvée, un très beau Châteauneuf tiré de vignes de 30 à 95 ans, laissant la part belle au grenache et aux contours de la palette ampélographique régionale (mourvèdre, syrah, cinsault). Mais à l'occasion de cette rencontre liquide du web pinardier, c'est sur un versant plus obscur que nous nous engouffrerons. 

Imaginons ainsi le rêve de tout amateur de vin* : trouver un assemblage méditerranéen doté d'un réelle fraîcheur, sans confiture de pruneau ou autre figue, trop souvent caractéristique d'une production que le soleil burine. Et dans cet univers fantasmé, grâce à Stanislas Wallut, pour une fois, ce n'est pas sur le visage brûlé de l'effrayant Freddy que vous risquez de tomber, mais bien sur un beau coup de Griffe, dispensé par un terroir affuté et parfaitement exploité par le maître des lieux.   

La Griffe (sur son millésime 2010 pour l'occasion) est un de ces Côtes du Rhône qui vous fait aimer le sud liquide. Outre une étiquette à l'iconographie suffisamment originale pour susciter un peu plus qu'un petit coup d’œil, c'est la fraîcheur d'un vin fougueux et dense à la fois qui retient nos papilles jusqu'au prochain verre. Un jus élevé en cuve béton, qui ne verra donc pas le bois et qui délivre une fois dans le verre tout un discours épicé du plus bel effet. Dans les reflets rubis de cette robe trouble, se cachent en effet, une trame sauvage de fruits rouges que l'on aurait agrémenté d'une légère touche pimentée. Une ligne frétillante, juteuse et sapide qui vous embarque sans vous ménager.

Une gourmandise nature en peau de bête, mais qui ne sent pas le fauve... Un régal. 

Bon, maintenant que vous avez le liquide, vous pouvez tranquillement vous servir un verre, et profiter d'une soirée d'Halloween à votre façon... Prenez des forces, car dans quelques jours, c'est ici même que vous trouverez le prochain thème des vendredis du vin, pour l'ultime édition de l'année. À bientôt donc...
* Là, j'en rajoute un peu, car les beaux jus frais de la région ne sont pas qu'une légende... Passez faire un tour au Domaine Pierre André, chez Matthieu Dumarcher ou encore dans l'antre de l'illustre Emmanuel Reynaud. Oui, les exemples sont nombreux, heureusement (n'oublions pas Gramenon, Richaud, Charvin, Jean David...) !

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