Un peu de tri !

jeudi 30 juin 2016

«Bàcaro, con !»

Manuel est un ami. Au départ ce ne devait être qu'un collègue de boutanche. Le genre de gars avec qui tu prends plaisir à faire le tour de France, un verre à la main, autour d'une tablée bruyante. Mais très vite, cela à un peu dérapé, pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour le meilleur.

Manuel est un ami. C'est aussi un gars qui a passé les vingt dernières années de sa vie à faire des maths, puis à les enseigner. Attention quand je dis enseigner, c'est pas t'expliquer sur un coin de table comment plumer ta belle-mère ou comment calculer le périmètre de ton jardin avant d'aller chercher deux ou trois rouleaux de grillage... Non, sa mission, c'était de trouver une explication rationnelle à tout ce qui ne s'explique pas. Le genre de truc où tu peux remiser illico ta calculette solaire avec laquelle tu espérais faire le malin.
Déco "sports de glisse" au Bàcaro
Manuel est un ami, mais surtout, c'est un sacré putain de passionné qui a décidé de franchir le cap en ouvrant son restaurant, bar à vin, au cœur de Toulouse. Un établissement, qu'aujourd'hui, tous les amoureux du vins sont heureux de compter parmi les nombreux établissements qualitatifs de la ville rose. Les quelques astrophysiciens qui avaient misé sur notre poulain mi espagnol mi grenoblois en seront pour leurs frais, la recherche attendra, car la soif, elle n'attend pas.

Le Bàcaro a ainsi vu le jour au début de cette année 2016, en même temps que ma petite, ce qui a d'ailleurs un peu contrarié mes velléités de partage avec le nouveau barman de la bande mais qui a ravivé ma joie inextinguible pour les changements de couche et les courtes nuits à jeun. Un bàcaro (des bàcari point grammaire italienne), à la base, c'est une taverne vénitienne, un bar à l'italienne où on picole et on bouffe dans la joie et la bonne humeur. Bon, chez notre toulousain, point de gondole à l'horizon, mais le clin d’œil ira tout de même se nicher dans la carte des vins (plus de 300 références) où l'Italie se taille une beau morceau du listing riche et varié proposé par Manuel.
Évidemment, on ne tient pas une si belle adresse comme on tiendrait un camion à pizza. Épaulé par Balthazar (ex-Solides), jeune cuistot curieux et inventif, le patron propose aussi de quoi se sustenter. Produits frais, un brin d'excentricité et pas mal de talent (surtout quand on voit la taille de la cuisine), permettent d'envisager son passage au comptoir du Bàcaro autrement que pour une simple hydratation de la glotte à grosses lampées de rouge. 

Côté assiette, lors d'une visite en couple, nous avons pris le Menu Transversal, sorte de passage en revue des troupes du moment : Thon blanc terrible ; Pancetta ibérique un peu discrète (y en a jamais assez de ce genre de cochonneries) ; Churrasquitos (en fait c'est des coustelous, mais churrasquitos ça le fait grave aussi) au top... Bref, un super moment sous la fourchette. On pourrait regretter que Balthazar ne se rajoute pas un peu de taf avec des desserts à sa façon, mais avec une cuisine aussi spacieuse qu'un studio parisien, on fera pas le difficile. 

Au fait, si tu es curieux, cher lecteur, tu verras passer le menu en début de semaine sur la page Facebook du Bàcaro...
Côté verre, la partition se joue dans le registre "vins d'artisans" tendance "naturiste propre sur lui". Une sélection pointue et riche derrière laquelle se cache une foultitude de pépites. Façon inventaire à la Prévert, en voici donc quelques noms servis à la louche : Julien Guillot, Élodie Balme, Gilles Azam, Moses Gadouche, Emmanuel Reynaud, Julien Labet, Pierre Beauger, Plageoles, Marjorie Gallet, Louis Pérot, Nicolas Carmarans, Jérôme Jouret, Eric Pfifferling, Danjou-Banessy, Christian Venier, Jeff Coutelou, Stéphane Deligny, Thierry Navarre, Maxime Magnon, Bellotti, Burlotto, Foradori, Radikon, Berlioz, etc, etc, etc... 
Ce soir là, ce fut un superbe chardo de macération des Hauts de Bonaguil et quelques autres canailleries liquides qui enjouèrent nos papilles. Mais histoire de bien terminer vos agapes, sachez tout de même que la cave du Bàcaro possède aussi un rayon de spiritueux à vous rendre poète pour la vie. Le genre de truc pas donné donné, mais qui te fera remiser tes alcools de supermarché à côté de la javel et du PQ, pour l'entretien des chiottes. 

Bref, Manuel c'est mon pote, et je suis bien content qu'il ait planté ses calculs à la con pour nous régaler, parce que franchement, pour une fois qu'un chercheur semble trouver quelque chose, aussi rapidement et avec autant d'aisance dans l'exercice, ça fait plaisir !

Longue vie au Bàcaro et bravo Manolo !

Bàcaro   
  20, rue du Pont Guilhemery, Toulouse   
•   06 84 58 30 80  •   
contact@bacarotoulouse.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire