Un peu de tri !

lundi 13 mars 2017

CINSAULT(veur) #21 : Back to basics !

Comme un album de Muddy Waters quand on a le blues, comme un saucisson en guise de quatre heures, comme une sieste dans l'herbe un dimanche après-midi... Oui, parfois, les choses les plus simples sont les meilleures.

Du côté de notre verre de vin, il en est de même, et le cinsault ne fait pas exception. Alors certes on pourra toujours s'extasier devant le charme et l'élégance d'un cépage aux ressources encore méconnues, boire et reboire les cuvées de Xavier Braujou ou des frères Danjou, se dire, à raison, que l'on côtoie là de vrais grands vins... Mais parfois, le jus évident, fluide, ne revendiquant aucune prestance nobiliaire et se contentant simplement d'afficher une certaine bonhomie ça a aussi du bon !
Direction le Gard, donc. Plus précisément, Saint-Mamert-du-Gard, petit bled caché quelque part entre Uzès et Sommières, pas très loin d'ailleurs d'un autre ambassadeur local du cinsault. Nous sommes au Mas d'Espanet, domaine fondé dans les années 80 et dirigé par Denys et Agnès Armand, couple de vignerons responsable de ces quelques lignes du jour...

Le Mas d'Espanet, c'est une vingtaine d'hectares de rouges et de blancs, cultivés en biodynamie depuis un peu plus d'une dizaine d'années. Des vins souvent vivaces et dotés d'un équilibre où le fruit se conjugue à la finesse des terroirs du coin. Croyez-le ou non, il ne fait plus mystère pour personne que le Languedoc ne produit pas que des vins aussi denses et confits que des hollandais sur une plage du Grau-du-Roi...
Quant à notre cinsault, c'est l'entrée de gamme du domaine*. Une macération de quelques jours et un élevage en cuve, histoire de préserver le fruit et la souplesse de cette alternative crédible aux jus de fruits... Et au final, un vin simple et efficace qui derrière sa robe translucide dévoile ses notes de framboise et de cerise sur fond de garrigue. Si on laisse respirer un peu son verre, le cinsault vient ensuite délicatement s'effeuiller pour révéler son empreinte florale si particulière. Ce Freesia porte alors parfaitement son nom, frais et légèrement poivré, une certaine subtilité s'encanaille de cette simplicité croquante pour vous charmer jusqu'au dernier verre. Le parfait petit canon. Celui qu'on ouvre comme un bouquin sur la plage, où les verres et la compagnie de quelques amis deviennent les pages de ces bons moments qu'on se plait à écrire...
On limite souvent le cinsault à ses vertus rafraîchissantes qu'affectionnent particulièrement les repas estivaux à l'ombre d'une tonnelle. Certains s'évertuent donc à démontrer qu'on peut aussi jouer des partitions bien plus sérieuses avec ce cépage. Ils ont raison. Mais il ne sert à rien de nier l'évidence : le cinsault, dans son plus simple appareil, c'est aussi sacrément sympa.

Sus aux complexes et back to basics !  

David Farge "ABISTODENAS

* 7,50 euros la bouteille de Freesia (90% cinsault et 10% grenache). Avouez que pour le prix, il serait dommage de s'en passer... 

** Les photos, à l'exception de la première, sont issues du site du domaine.

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CINSAULT(veur) à la carte...

Carte des cuvées de cinsault dégustées sur le blog :


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