Une des traditions que j'essaie d'entretenir à la fin de chaque année scolaire est de rendre visite à ma libraire pour trouver les chemins littéraires qui sillonneront mon été. La surprise venant nourrir la curiosité, je construis ainsi un parcours de lecture dont je ne connais jamais vraiment la direction. Et maltraitant ainsi les redondances d'une jeunesse éprouvée où je trouvais un réconfort évident à me replonger pour la énième fois au creux de ma collection de Tintin, je retrouve le désir.
Il en est de même du côté de mon tire-bouchon. Mais soumis au confort duveteux des habitudes, les verres, eux aussi, semblent en profiter pour jouer les fainéants. Tu as tes chouchous dans chaque région, tu râles un peu en maugréant que "c'était mieux avant que ce soit connu", et tu oublies, qu'à côté de ta petite personne, le monde du vin continue d'avancer, avec ces petits nouveaux et ces talents qui, le temps que tu te plaignes, sont passés à côté de toi sans que tu ne t'en aperçoives...
Alors parfois, il faut savoir changer d'air.
Trois jours avec le grand en terre briviste auront eu raison de cette légère apathie liquide. De passage chez le cousin et la cousine, tenanciers du restaurant Amédélys, et, depuis un peu plus d'un an, de la cave du Pic Vert, nous avons enchainé les travaux pratiques. Calés sur le rythme des pauses piscine, trottinette ou des éclats de rire des marmots heureux de se retrouver quelques jours, les ouvertures intempestives de ce week-end corrézien auront permis de faire quelques belles découvertes...
Inventaire !
Inventaire !
Partons d'abord pour la Loire, et plus précisément à Vouvray où Florent Cosme et son Coup de Fougue ont littéralement emporté la palme dominicale du « Putain, c'est sacrément bon ça !».
Un chenin aussi tendu qu'expressif. Le fruit, aussi pur qu'un Ricard de féria, est parfaitement équilibré par la vivacité mordante d'une bouche que n'aurait pas reniée un certain Mike Tyson. Parait que ça sera encore meilleur dans quelques temps. Mais ça va être dur d'attendre. Vraiment un domaine à suivre de près...
Toujours sur cette inépuisable terre ligérienne, à l'heure où la spéculation galopante autour du Clos Rougeard nous fait maintenant délaisser à regrets les vins de la famille Foucault, il est aujourd'hui de bon ton de lever un peu le nez du guidon pour apprécier ces nombreux autres visages qui font le saumurois. Si j'avais notamment déjà été charmé par les vins d'Antoine Sanzay, le petit dernier à m'avoir tapé dans l’œil est Loïc Terquem. Proposant des cabernets d'une grande fraîcheur, La Folie Lucé n'oublie en aucun cas que la buvabilité n'empêche en rien de cultiver une certaine élégance. Un vin qui glisse comme une mob' débridée avec un gars en smoking derrière le guidon. Classe !
Côté bulles, je fis enfin la connaissance du talent champenois de la famille Charlot. Une rencontre qui prit la forme d'un pinot meunier non dosé du genre qui te bouscule le palais avec le tranchant d'un Opinel neuf tout en déposant l'équivalent d'un petit déjeuner complet sur tes papilles. Salade de fruits blancs légèrement citronnée, brioche et fruits secs : l'aromatique ne badine pas avec l'équilibre et la complexité. C'est jeune et pourtant déjà très très bon. Qui a dit que le meunier était un cépage d'assemblage ?
J'aurais pu continuer avec le pinot de Pierre Clair, aussi sautillant qu'un ricochet sur la Saône, ou avec cette Grande Ourse de Pascal Chalon dont le velouté et l'agilité ne sont pas sans rappeler le mood d'une Lady Day sous les étoiles...
Mais je ne peux conclure sans prendre le temps de vous encourager à rendre vite à cette bande de passionnés qui font vivre ces deux lieux plein de bon glou... Deux adresses brivistes qui se font de l’œil, sur un même trottoir, côte à côte, vous rappelant au passage qu'un repas sans vin, c'est comme un tagada sans tsoin-tsoin. Passez voir Pierre au Pic-Vert, puis asseyez vous déguster la cuisine qualitative et gourmande d'Amédée et Lucie. En ce moment, y a de la côte de veau. Tout le monde aime la côte de veau.
Voilà, les vacances maintenant dans le rétroviseur, il reste les allers-retours à la cave pour raviver un peu tous ces instants savoureux. Et, là, tout de suite, je repense à ma libraire, et je me dis qu'en matière de bons mots comme de bons vins, il est parfois nécessaire de changer d'air...
David Farge "ABISTODENAS"
Mais je ne peux conclure sans prendre le temps de vous encourager à rendre vite à cette bande de passionnés qui font vivre ces deux lieux plein de bon glou... Deux adresses brivistes qui se font de l’œil, sur un même trottoir, côte à côte, vous rappelant au passage qu'un repas sans vin, c'est comme un tagada sans tsoin-tsoin. Passez voir Pierre au Pic-Vert, puis asseyez vous déguster la cuisine qualitative et gourmande d'Amédée et Lucie. En ce moment, y a de la côte de veau. Tout le monde aime la côte de veau.
Voilà, les vacances maintenant dans le rétroviseur, il reste les allers-retours à la cave pour raviver un peu tous ces instants savoureux. Et, là, tout de suite, je repense à ma libraire, et je me dis qu'en matière de bons mots comme de bons vins, il est parfois nécessaire de changer d'air...
David Farge "ABISTODENAS"
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